L’eau potable sous haute surveillance

Utilisation de l'eau potable pour l'agriculture

Indispensable à la vie, l’eau doit pouvoir être consommée sans danger. C’est pourquoi, elle est le produit alimentaire le plus contrôlé en France et fait l’objet d’un suivi sanitaire permanent, de son lieu de pompage à nos robinets. Comment s’assure-t-on de sa potabilité et sur quels critères ? Quelles sont les normes et limites de qualité en vigueur ? Quels sont les acteurs mobilisés pour préserver et garantir sa qualité ? Vous trouverez les réponses à ces questions dans ce nouvel article.

Qu’est-ce qu’une eau potable ?

En France, l’eau que nous consommons provient de nappes souterraines (captage d’une source ou forage d’une nappe profonde) et d’eaux de surface (fleuve, rivière, lac, étang). Mais toutes les eaux ne sont pas bonnes à boire. Dans la nature, l’eau ne se trouve jamais à l’état pur et contient toutes sortes de substances autres que les molécules d’H2O. En fonction de la nature du sol et des activités humaines et leurs rejets, elle peut être naturellement chargée de minéraux, de micro-organismes ou d’éléments impropres à la consommation voire nocifs pour l’organisme humain tels que du sable, des produits toxiques, des bactéries et des virus. Une eau qui semble claire et limpide peut ainsi être vecteur de troubles sur la santé et de maladies. Louis Pasteur disait : “En buvant l’eau, nous buvons nos microbes”.

Les eaux minérales et de source sont naturellement potablesOn qualifie d’eau potable une eau propre à la consommation humaine c’est-à-dire une eau qui peut être bue quotidiennement, cuite ou utilisée à des fins domestiques et industrielles sans danger pour la santé. Elle doit également respecter des normes de potabilité qui définissent sa composition, sa saveur et sa teneur en substances toxiques.

À l’abri de tout risque de pollution, les eaux de source et les eaux minérales sont micro-biologiquement saines et donc naturellement propres à la consommation humaine. Contrairement à l’eau du robinet, elles ne peuvent être traitées chimiquement. Les seuls traitements qu’il est permis de leur appliquer, afin d’éliminer des éléments instables comme le gaz, le fer et le manganèse, sont l’aération, la décantation et la filtration.

Pour être conforme aux normes de potabilité en vigueur, l’eau du robinet doit subir de nombreux traitements en usine, notamment l’utilisation de chlore pour l’aseptiser et éviter que les bactéries ne se développent lors du stockage ou dans les canalisations.

Critères de potabilité de l’eau

Les sources de pollution de l’eau sont multiples et souvent insoupçonnées : rejets industriels, produits ménagers, résidus médicamenteux, matières organiques (déjections animales, déchets végétaux). Mais l’agriculture reste la cause majeure de pollution en raison d’une utilisation intensive d’engrais (nitrates, phosphates ou encore cadmium) et pesticides qui pénètrent le sol et s’infiltrent dans les nappes souterraines.

L'agriculture et l'épandage d'engrais sont des causes de pollution de l'eauEn France, une réglementation stricte* encadre la production et la distribution des eaux destinées à la consommation humaine et garantit sa qualité sanitaire. Elle a été fixée par le Ministère de la Santé, conformément à la législation européenne et les recommandations de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Elle définit les exigences de qualité de l’eau. Décidés selon le principe de précaution maximale, ces critères portent sur :

  • la qualité microbiologique : l’eau doit être exempte de germes pathogènes (virus, bactéries) et d’organismes parasites qui peuvent provoquer des maladies (troubles gastro-intestinaux, diarrhées) chez les consommateurs. C’est le critère le plus important concernant la potabilité de l’eau.
  • la qualité chimique : l’eau doit contenir certaines substances chimiques en quantité limitée. Ces substances dites “indésirables” ou “toxiques”, en particulier les nitrates, les phosphates, les métaux lourds et les pesticides, font l’objet de normes sévères. À l’inverse, la présence de substances comme les oligo-éléments et les sels minéraux peuvent être jugées indispensables à l’organisme.
  • la qualité physique et gustative : l’eau doit être limpide, claire, agréable à boire, avoir une bonne odeur et un bon goût. À noter qu’une eau qui ne satisfait pas pleinement à ces critères ne présente pas forcément de risque pour la santé.

L’eau “propre à la consommation humaine” doit remplir 63 critères de potabilité ainsi que des teneurs à ne pas dépasser qui reflètent deux préoccupations permanentes que sont la santé publique, le confort, et le plaisir de boire. Parmi les exigences de qualité, on distingue les limites de qualité, impératives car pouvant avoir une répercussion sur la santé et les références de qualité qui sont des indicateurs reflétant le bon fonctionnement des installations de production d’eau potable. Les principales teneurs analysées sont celles des nitrates, du plomb, de l’aluminium, des pesticides. La radioactivité de l’eau, la turbidité et ses autres caractéristiques organoleptiques font également l’objet de contrôles.

Limites de qualité de l’eau

Paramètres Limites de qualité Unité
Paramètres microbiologiques
Escherichia coli (E. coli) 0 /100 mL
Entérocoques 0 /100 mL
Paramètres chimiques
Arsenic 10 μg/L
Cadmium 5,0 μg/L
Chrome 50 μg/L
Cuivre 2 μg/L
Cyanures totaux 50 μg/L
Fluorures 1,50 μg/L
Mercure 1 μg/L
Nickel 20 μg/L
Nitrates 50 μg/L
Pesticides (par substance individuelle) 0,10 μg/L
Total Pesticides 0,50 μg/L
Plomb 10 μg/L
Sélénium 10 μg/L

Références de qualité de l’eau

Paramètres Références de qualité Unité
Paramètres microbiologiques
Bactéries coliformes 0 /100 mL
Paramètres chimiques et organoleptiques
Aluminium total 200 mg/L
Chlorures 250 μg/L
pH ≥ 6,5 et ≤ 9
Turbidité (pour les eaux du robinet destinées à la consommation humaine) 2 NFU

* Directive 98/83 du 3 novembre 1998 et le décret 2001- 1220

Les acteurs de l’eau

La préservation de l’eau est aujourd’hui un enjeu majeur mobilisant un nombre important d’acteurs : services de l’état, pouvoirs publics, collectivités, entreprises, associations, usagers… De l’échelle internationale à l’échelle locale, ils interviennent et agissent dans des domaines variés tels que la lutte contre la pollution, la distribution de l’eau, l’assainissement de l’eau, ou encore la protection des milieux naturels.

Parmi tous ces acteurs responsables de la qualité de l’eau, on distingue :

  • le maire : garant de la salubrité publique sur le territoire communal, il est responsable de la distribution de l’eau potable et de l’assainissement des eaux usées de sa commune ainsi que des décisions d’investissement dans ce domaine. Il doit également informer les usagers de la qualité de l’eau distribuée par un affichage en mairie des résultats du contrôle sanitaire.
  • l’Agence Régionale de Santé : service sous tutelle de l’Etat, l’ARS met en œuvre le contrôle sanitaire des eaux d’alimentation. Ce contrôle comprend un programme de prélèvements et d’analyses en différents points du réseau de production et de distribution (sur les sites de production, les stations de traitement et au robinet du consommateur), effectués avant et après traitement. L’ARS établit également les programmes de suivi, planifie les analyses, contrôle les résultats et propose les actions correctives lorsqu’elles s’avèrent nécessaires. Les analyses et les prélèvements sont effectués par des laboratoires agréés qui seront transmis par l’ARS aux mairies. Chaque année, plus de 300 000 prélèvements sont réalisés et 12,2 millions de résultats analysés !
Acteur Responsabilités
Union Européenne Directives
État – Transposition des directives européennes
– Police des eaux
– Financement
– Protection contre les inondations
– Système d’information sur l’eau
Régions Financement
Départements Financements, structure d’assistance ou d’animation
(eau potable, assainissement, milieux aquatiques)
Communes ou groupements de communes Gestion du service de l’eau potable et de l’assainissement

Le saviez-vous ?

L’eau minérale de Velleminfroy est préservée de toute pollution et d’autres contaminations d’origine humaine. Elle est l’une des rares eaux en France à afficher une composition avec “zéro nitrate”.