Eau du robinet : ce qu’il faut savoir

En savoir plus sur l'eau du robinet

Boire un verre d’eau du robinet, un geste anodin pour beaucoup, mais risqué pour d’autres. Bien que très contrôlée, l’eau du robinet continue de susciter de nombreuses interrogations et critiques, de quoi devenir hydrophobe. Dans ce nouvel article, nous levons le voile sur ce précieux liquide, du prélèvement à la source en passant par sa potabilisation et les risques de contamination.

D’où vient l’eau du robinet ?

L’eau du robinet est produite à partir d’eau prélevée dans le milieu naturel : 64% de l’eau est puisée dans les nappes souterraines et 36% provient de ressources superficielles (torrents, fleuves, rivières, lacs, barrages).

En France, la production et la distribution de l’eau du robinet reposent sur l’exploitation de près de 33 500 captages et 16 300 stations de production d’eau potable qui produisent chaque jour 19 millions de m3 d’eau !

L’eau puisée est impropre à la consommation. Il faut donc la traiter afin de pouvoir l’utiliser en toute sécurité. Selon la qualité de l’eau prélevée, différentes étapes de traitement peuvent être nécessaires pour la rendre potable.

Contrôle et mesures de l’eau du robinet

L’eau du robinet est l’aliment le plus rigoureusement encadré et contrôlé en France. Pour garantir sa qualité auprès de la population, elle fait l’objet d’un suivi sanitaire constant à tous les stades de sa production, depuis son origine jusqu’au robinet du consommateur en passant par les stations de traitement. Ces contrôles, mis en œuvre par les Agences Régionales de Santé (ARS) et par les responsables de production et de distribution, permettent de vérifier la qualité physique, chimique et bactériologique de l’eau ainsi que la qualité sanitaire des installations de production, de stockage et de distribution. Cela donne lieu chaque année à la réalisation de près de 310 000 prélèvements d’eau et plus de 12 millions d’analyse !

Une eau propre à la consommation humaine doit ainsi répondre à plus de 70 critères sanitaires ou environnementaux répartis en deux groupes :

  • les limites de qualité : paramètres dont la présence dans l’eau induit des risques immédiats ou à plus ou moins long terme pour la santé de la population.
  • les références de qualité : paramètres indicateurs de qualité qui témoignent du fonctionnement des installations de production et de distribution et dont la présence dans l’eau n’a pas d’incidence directe sur la santé.

Gare aux nitrates et aux pollutions de l’eau du robinet

L’eau du robinet est-elle nocive ? La question se pose à nouveau suite à la publication d’études qui remettent en cause la qualité de l’eau que nous buvons au quotidien.

Même si l’eau du robinet est globalement bonne en France, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne et de nombreuses disparités géographiques persistent. En effet, en fonction des régions, l’eau ne présente pas la même qualité sanitaire. Dans les communes rurales et les zones d’agriculture intensive, l’eau est contaminée par la présence de pesticides liée majoritairement à l’usage excessif d’engrais, à des épandages et à l’élevage intensif. Cette contamination touche 2 millions de consommateurs !

L’étude réalisée par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir au mois de janvier 2017 a révélé la présence de “composants toxiques”. La première place du palmarès revient aux nitrates dont la toxicité pour les humains est continuellement discutée. En effet, les nitrates transformés en nitrites dans l’organisme, empêchent l’oxygénation de l’hémoglobine du sang et pour des doses massives génèrent des maladies graves telles que des cancers. La réglementation française impose une teneur maximale en nitrates dans l’eau potable inférieure à 50 mg/l, alors que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande un seuil maximal de 25 mg/l, ce qui est malgré tout trop important.

Si les nitrates sont les premiers cités sur le banc des accusés, de nombreux autres contaminants apparaissent également : médicaments, polluants chimiques et autres métaux lourds (plomb, nickel, cuivre…). Ces contaminations peuvent être dues à un défaut de surveillance ou à une vétusté des installations. À noter que les normes françaises ne prennent pas encore en compte des traces de médicaments dans l’eau du robinet.

Au mois de janvier 2017, l’ONG Générations Futures a relancé le débat sur les perturbateurs endocriniens en publiant un nouveau rapport sur le sujet. Loin d’être rassurants, les résultats de l’enquête révèlent que la plupart des pesticides généralement décelés dans l’eau des nappes phréatiques et des cours d’eau en France sont des perturbateurs endocriniens, des substances nocives pour la santé qui peuvent être à l’origine de maladies comme le cancer du sein, l’infertilité ou l’obésité. En tête on retrouve l’atrazine, un pesticide nocif  pourtant interdit dans l’Union Européenne depuis 2003. Malgré la dangerosité avérée de toutes ces substances, aucune législation ne les encadre de façon globale, ni ne les définit ou ne limite leur exposition.

Le saviez-vous ?

L’eau minérale de Velleminfroy trouve sa source dans un bassin de vie protégé. Elle est préservée de toute pollution et d’autres contaminations d’origine humaine. Elle est l’une des rares eaux en France à afficher une composition avec “zéro nitrate”.

Où trouver des informations sur la qualité de l’eau du robinet ?

L’information des consommateurs sur la qualité de l’eau potable est une obligation imposée par la réglementation. Ces données sont rendues publiques et sont disponibles :

  • en mairie, où sont affichés les derniers résultats d’analyse de l’eau du robinet transmis par l’ARS,
  • sur le site internet du Ministère chargé de la Santé,
  • auprès du responsable de la distribution d’eau,
  • avec votre facture d’eau, à laquelle est jointe annuellement une note de synthèse élaborée par l’ARS.

Du robinet au verre, les bons gestes pour consommer l’eau du robinet

Pour éviter d’éventuels désagréments avec l’eau du robinet, quelques habitudes s’imposent :

  • Avant de consommer l’eau du robinet, il convient de la faire couler quelques secondes (voire 5 minutes à la suite d’une absence de plusieurs jours, par exemple au retour de vacances). Cela permet d’éliminer les particules de métal qui pourraient éventuellement s’y trouver.
    Conseil : récupérez cette eau pour arroser vos plantes.
  • Il est déconseillé d’utiliser l’eau chaude pour la préparation de boissons (thé, café, soupes, biberons) ou la cuisson des aliments. En effet, elle se charge plus facilement en particules de métaux et peut s’altérer sur le plan bactériologique en stagnant dans les canalisations ou le ballon d’eau chaude.
    Conseil : utilisez de l’eau froide puis faites la chauffer dans une bouilloire ou une casserole avec un couvercle.
  • L’eau du robinet contenue dans une carafe doit être consommée dans les 24 heures et stockée au réfrigérateur. L’exposition à la lumière et à la chaleur peut favoriser le développement de micro-organismes.
    Conseil 1 : n’oubliez pas de refermer votre carafe ou de poser un film alimentaire pour éviter qu’elle prenne le goût des aliments du réfrigérateur.
    Conseil 2 : lavez votre carafe à chaque utilisation. Pour éliminer les dépôts de calcaire, il suffit d’utiliser du vinaigre d’alcool blanc et du gros sel.