Des traitements pour une eau sûre

Traiter les eaux

Aujourd’hui, il nous suffit d’ouvrir le robinet pour profiter à volonté d’une eau de qualité. L’eau courante “servie à domicile” est un confort acquis qui demande la mise en œuvre de procédés et technologies très avancés pour traiter, acheminer et garantir la potabilité de l’eau jusqu’à nos robinets. De la source à la consommation, découvrez le cheminement de l’eau jusqu’à nos foyers ainsi que les différentes étapes des traitements pour rendre notre eau potable plus sûre pour notre santé.

D’où provient l’eau que nous buvons ?

En France, l’eau du robinet est issue des eaux superficielles pour 40 % et des eaux souterraines pour 60 %. Les eaux souterraines se situent dans des nappes phréatiques plus ou moins profondes et proviennent de l’infiltration des eaux de pluie dans le sous-sol. Le forage d’un puits est nécessaire pour les atteindre. Les eaux superficielles ou de surface utilisées pour l’eau potable proviennent des cours d’eau (rivières, fleuves, lacs, étangs) ou des retenues naturelles ou artificielles. Elles sont habituellement prélevées par captage, le plus souvent en amont des villes et agglomérations à desservir.

Trois caractéristiques sont prises en compte afin de choisir une ressource en eau à utiliser :

  • la disponibilité de la ressource : les nappes ou les cours d’eau doivent fournir de l’eau en quantité suffisante.
  • la qualité de la ressource : les ressources de meilleure qualité et bénéficiant d’une bonne protection contre les pollutions sont utilisées en priorité. Les ressources dégradées ou de mauvaise qualité sont abandonnées. Les eaux souterraines sont préférées aux eaux superficielles.
  • la sécurité de l’approvisionnement : une ressource de substitution ou d’appoint doit être prévue en cas d’indisponibilité d’un point d’eau.

De la source au robinet : le cycle domestique de l’eau

L’eau potable emprunte tout un circuit qui l’achemine de l’usine de production jusqu’au robinet des consommateurs en passant par le réservoir d’eau. Ce circuit totalement artificiel est appelé “cycle domestique de l’eau”. Élaboré dès le 19ème siècle, il a pour objectif de capter l’eau, la traiter si nécessaire pour la rendre potable et la mettre à disposition à volonté dans les foyers en ouvrant simplement le robinet. De plus, il permet d’assainir “l’eau salie” pour pouvoir la restituer dans la nature sans altérer les cours d’eau et l’environnement. Ce cycle se compose de 6 étapes :

1) le pompage ou captage : l’eau est prélevée par pompage dans les rivières ou les nappes d’eau souterraines.

2) le traitement ou potabilisation de l’eau : afin de répondre aux normes de potabilité et de qualité, l’eau provenant des rivières et des nappes d’eau souterraines est traitée afin d’éliminer les impuretés, les microbes et virus.

3) le stockage : une fois traitée, l’eau est envoyée vers des réservoirs. Ces derniers sont soit enterrés soit surélevés. Quand ils sont en hauteur, ils sont appelés châteaux d’eau. La situation du château d’eau aux points les plus élevés de la ville ou du village assure une pression suffisante dans tout le réseau et permet de distribuer l’eau par gravité.

4) la distribution : l’eau est ensuite acheminée dans des tuyaux jusqu’aux habitations des particuliers. Le réseau de distribution de l’eau potable en France représente 850 000 km de conduites partant des réservoirs et à destination des abonnés, soit 21 fois le tour de la Terre. L’eau sera consommée afin de satisfaire certains usages notamment le ménage, la cuisine ou encore la lessive.

5) le nettoyage ou dépollution : après utilisation, les eaux usées chargées de leurs polluants domestiques sont collectées puis envoyées vers une station d’épuration afin d’éliminer la pollution organique et chimique. Les traitements consistent à éliminer de l’eau les matières en suspension (sable, déchets divers…) ainsi que les matières organiques.

6) la restitution : les eaux dépolluées (propres mais non potables) sont ensuite rejetées dans le milieu naturel.

Le cycle domestique de l’eau

Le cycle domestique de l'eau

Source : www.septiemecontinent.com

Les étapes de traitement de l’eau

Avant d’arriver au robinet, l’eau doit être traitée pour être rendue potable. En effet, la plupart des eaux de surface sont impropres à la consommation car elles sont chargées d’impuretés ramenées par les ruissellements telles que les débris de matières minérales (sable, limon…) ou organiques. A contrario, les eaux souterraines sont de meilleure qualité car elles bénéficient du rôle de filtre naturel du sol.

Réalisés dans une usine d’eau potable, les traitements varient suivant l’origine et la qualité de l’eau. Qu’ils soient préventifs ou curatifs, ils obéissent tous au même principe : éliminer les éléments de matière contenus dans l’eau par étapes successives, jusqu’aux organismes microscopiques comme les virus et les microbes.

La production d’eau potable comprend les étapes suivantes :

  • le dégrillage : à son entrée dans l’usine, l’eau traverse une grille de barreaux, espacés d’environ 5 cm les uns des autres, qui stoppe les plus gros déchets (branches, plastiques…).
  • le tamisage : l’eau continue son chemin et traverse un grillage plus serré, le tamis, qui retient les petits déchets tels que les mégots de cigarette, feuilles mortes,…
  • la floculation ou la décantation : un coagulant est ajouté à l’eau pour rassembler en flocons les déchets encore présents dans l’eau (poussières, particules de terre, œufs de poissons,…). Ces flocons, plus lourds que l’eau, se déposent au fond du bassin de décantation et 90 % des matières en suspension sont ainsi éliminées sous forme de boue. L’objectif de cette étape est de rendre l’eau limpide
  • la filtration : pour parfaire la clarification de l’eau, on fait passer l’eau à travers un lit de sable de 80 à 150 cm d’épaisseur. La filtration sur lit de sable retient les dernières particules en suspension invisibles mais toujours présentes dans l’eau. Les bactéries fixées sur les grains de sable permettent de dégrader les matières organiques.
  • l’ozonation : l’eau est désinfectée grâce à l’ozone qui a une action bactéricide et antivirus. Ce gaz, mélangé à l’eau, agit aussi sur les matières organiques en les cassant en morceaux. Il améliore également la couleur et la saveur de l’eau.
  • la filtration sur charbon actif : les grains de charbon actif éliminent les matières organiques qui pourraient générer des mauvais goûts et retiennent les micro-polluants comme les pesticides.
  • la désinfection : dernière étape du processus, elle permet d’éliminer les micro-organismes qui peuvent présenter un danger pour la santé. Il existe plusieurs techniques de désinfection mais la plus connue est la chloration. Cette dernière consiste à ajouter du chlore gazeux ou de l’eau de Javel à la sortie de l’usine de production et sur différents points du réseau de distribution. L’objectif est d’éviter le développement de bactéries et maintenir la qualité de l’eau tout au long de son parcours dans les canalisations.

Afin de garantir sa bonne qualité, l’eau distribuée est contrôlée tout au long de son trajet, du captage au domicile par l’Agence Régionale de Santé (ARS). Un suivi sanitaire très strict est effectué sur le lieu de pompage, à l’usine de production, dans le réseau de distribution et au robinet des consommateurs afin de vérifier qu’elle réponde aux normes fixées par les autorités européennes et françaises. L’eau est donc le produit alimentaire le plus surveillé en France !